Comment les Indonésiens négocient légalement les cryptomonnaies en 2025

Comment les Indonésiens négocient légalement les cryptomonnaies en 2025

Calculateur d'impôts sur les cryptomonnaies en Indonésie

Les cryptomonnaies sont légales en Indonésie - mais seulement comme investissement

En Indonésie, vous pouvez acheter, vendre et échanger des cryptomonnaies sans crainte de poursuites pénales. Mais si vous essayez d’acheter un café avec du Bitcoin, vous enfreignez la loi. Depuis le 10 janvier 2025, la régulation des cryptomonnaies a été transférée de l’agence des marchés à terme (BAPPEBTI) à l’Autorité des services financiers (OJK), qui impose des règles strictes pour protéger les investisseurs et prévenir le blanchiment d’argent. Le seul usage légal des cryptomonnaies est l’investissement. Tout autre usage - comme paiement, transfert ou remise - est interdit par la Banque d’Indonésie.

Les échanges doivent être agréés par l’OJK - et voici comment les reconnaître

Seuls 22 échanges sont autorisés à opérer en Indonésie en 2025. Tous doivent être agréés par l’OJK selon la réglementation n°27/2024. Pour obtenir cette licence, un échange doit démontrer : un capital minimum de 5 milliards d’IDR (environ 325 000 USD), des systèmes de sécurité certifiés ISO/IEC 27001, un système complet de lutte contre le blanchiment d’argent conforme aux normes du GAFI, et la capacité de surveiller en temps réel les transactions supérieures à 500 millions d’IDR (32 500 USD).

Les plateformes populaires comme Indodax, Tokocrypto et Pintu figurent sur la liste officielle. Vous pouvez vérifier la liste complète sur ojk.go.id. Si un échange n’y est pas, il est illégal. Même si un site semble fiable, utilisez-le à vos risques et périls : l’OJK peut le bloquer du jour au lendemain.

Le processus d’inscription est plus long - et plus strict

Pour ouvrir un compte sur un échange agréé, vous devez accomplir quatre étapes obligatoires :

  1. Enregistrer votre KTP (carte d’identité nationale) et votre NPWP (numéro d’identification fiscale).
  2. Passer un test de littératie financière sur les risques des cryptomonnaies. Vous devez obtenir au moins 80 % de bonnes réponses sur 15 questions.
  3. Lier votre compte bancaire à un établissement enregistré auprès de la Banque d’Indonésie.
  4. Valider votre identité via une vérification biométrique en direct (selfie + reconnaissance faciale).

Avant 2025, l’inscription prenait 1 à 2 jours. Maintenant, cela peut prendre jusqu’à 7 jours ouvrables. Beaucoup d’utilisateurs se plaignent de retards dans les retraits à cause des nouveaux contrôles KYC. Indodax a rapporté une augmentation de 40 % des demandes de support liées à la vérification d’identité depuis le passage à l’OJK.

Les impôts ont changé du jour au lendemain - et c’est crucial

Le 1er août 2025, une nouvelle réglementation fiscale est entrée en vigueur : la PMK 50/2025. Elle a supprimé la TVA sur les transactions de cryptomonnaies - une bonne nouvelle. Mais elle a introduit un impôt sur le revenu final, avec deux taux très différents selon où vous tradez.

Comparaison des taux d’impôt sur les cryptomonnaies en Indonésie (2025)
Canal de transaction Taux d’impôt final (Article 22) Observations
Échanges locaux agréés (Indodax, Tokocrypto, etc.) 0,21 % Prélevé automatiquement par l’échange
Plateformes étrangères (Binance, Kraken, etc.) 1 % À déclarer vous-même - et à payer

La différence est énorme : 0,21 % contre 1 %. Cela signifie que si vous tradez 10 000 USD sur un échange local, vous payez 21 USD d’impôt. Sur Binance, vous devez payer 100 USD - et vous devez le déclarer vous-même. Beaucoup d’utilisateurs pensent que ce taux de 1 % est optionnel. Ce n’est pas le cas. La Direction générale des impôts (DGT) le considère comme obligatoire. Un trader de Jakarta a perdu 2 850 USD en 2025 parce qu’il a ignoré cette règle.

Comparaison entre un échange local sécurisé et une plateforme étrangère avec un impôt de 1 % en rouge.

Les plateformes étrangères sont un piège fiscal

Si vous utilisez Binance, Bybit ou Kraken pour trader, vous êtes dans une zone grise. Techniquement, vous n’enfreignez pas la loi en achetant des cryptos sur ces plateformes. Mais vous enfreignez la loi si vous ne déclarez pas vos gains et ne payez pas les 1 % d’impôt.

Les échanges étrangers ne transmettent pas automatiquement vos données à l’Indonésie. C’est à vous de les déclarer. La DGT a mis en place un système de déclaration en ligne, mais il est complexe. Selon une enquête de Sanction Scanner, 63,2 % des utilisateurs ne comprennent pas comment remplir correctement cette déclaration. Les erreurs courantes incluent : oublier d’inclure les swaps entre cryptos, ne pas compter les gains en staking, ou confondre les transactions avec des pertes.

Le risque ? Une amende pouvant atteindre 200 % du montant non déclaré, plus des pénalités d’intérêts. L’OJK et la DGT collaborent désormais pour croiser les données bancaires et les flux de cryptos. Si vous transférez 50 000 USD depuis un compte bancaire vers Binance, et que vous ne déclarez pas les gains, vous serez repéré.

Les échanges locaux sont plus sûrs - mais plus lents

Les plateformes agréées en Indonésie offrent une sécurité supérieure. Elles sont obligées de conserver des preuves de réserves (réserves réelles équivalentes aux actifs détenus par les clients). À partir du 1er janvier 2026, chaque échange devra publier un audit indépendant de ses réserves - une première en Asie du Sud-Est.

En contrepartie, la liquidité est plus faible. Les frais de retrait sont plus élevés. Le service client est plus lent. Indodax, le plus grand échange, a un taux de satisfaction de 3,8/5 sur Trustpilot. Les critiques les plus fréquentes : « Les retraits prennent trop de temps » et « Le service client ne répond pas aux questions fiscales. »

Si vous êtes un trader actif, vous devez choisir : sécurité et conformité, ou rapidité et liquidité. La loi indonésienne ne vous laisse pas le choix entre les deux. Pour rester légal, vous devez accepter les inconvénients des échanges locaux.

Les tendances futures : staking, stablecoins et décentralisation

La régulation ne s’arrête pas là. En 2026, les revenus provenant du staking (récompenses pour bloquer des cryptos) pourraient être taxés pour la première fois. La DGT a déjà signalé qu’elle étudie ce sujet. Actuellement, ces gains ne sont pas clairement définis dans la loi - un vide juridique qui pourrait être comblé prochainement.

Un autre changement en cours : l’OJK discute avec la Banque d’Indonésie de permettre l’usage de certains stablecoins (comme USDT ou USDC) pour les transferts transfrontaliers. Ce serait une révolution. Pour le moment, les transferts de plus de 100 millions d’IDR (6 500 USD) vers l’étranger nécessitent une autorisation spéciale. Si les stablecoins deviennent légaux pour les remises, cela pourrait réduire les flux vers les plateformes offshore.

Le DeFi (finance décentralisée) reste dans une zone grise. Aucun protocole DeFi n’est légalement reconnu en Indonésie. Utiliser Uniswap ou Aave depuis l’Indonésie n’est pas interdit - mais vous n’avez aucune protection légale. Si vous perdez vos fonds, vous ne pouvez pas porter plainte. Les autorités ne reconnaissent pas ces plateformes comme des entités réglementées.

Paysage financier indonésien futuriste avec staking, stablecoins et un contrôleur fiscal en arrière-plan.

Que faire si vous êtes déjà sur une plateforme étrangère ?

Si vous avez déjà des cryptos sur Binance ou Kraken, ne les vendez pas en panique. Mais vous devez :

  • Calculer vos gains depuis 2021 (la DGT rétroactive les déclarations depuis cette date).
  • Utiliser un logiciel de suivi fiscal (comme Koinly ou CoinTracker) pour éviter les erreurs.
  • Déclarer vos transactions via le portail en ligne de la DGT avant le 31 mars 2026.
  • Considérer de transférer vos actifs vers un échange local pour les futures transactions - et économiser 0,79 % d’impôt.

Les autorités n’ont pas encore lancé de campagne de répression massive. Mais elles ont déjà commencé à envoyer des lettres aux banques pour identifier les clients ayant des mouvements importants vers des échanges étrangers. Le message est clair : « Vous avez deux options : vous conformer, ou risquer des pénalités. »

Les chiffres clés à retenir en 2025

  • 14,3 millions d’utilisateurs actifs de cryptomonnaies en Indonésie.
  • 22 échanges agréés par l’OJK.
  • 0,21 % : taux d’impôt sur les transactions locales.
  • 1 % : taux d’impôt sur les transactions étrangères.
  • 5 milliards d’IDR : capital minimum requis pour les échanges.
  • 15,3 % : baisse du volume de trading domestique après l’entrée en vigueur de la PMK 50/2025.

FAQ : Les questions les plus fréquentes

Puis-je acheter des cryptomonnaies avec une carte de crédit en Indonésie ?

Oui, mais seulement via les échanges agréés par l’OJK. Les cartes de crédit sont acceptées sur Indodax, Tokocrypto et Pintu. Les banques locales interdisent les transactions vers les plateformes étrangères. Si vous essayez de payer sur Binance avec une carte bancaire indonésienne, la transaction sera bloquée.

Les cryptomonnaies sont-elles considérées comme de la monnaie en Indonésie ?

Non. La loi les classe comme « actifs numériques » ou « instruments financiers ». Elles ne sont pas une monnaie, ni un moyen de paiement. Le seul moyen de paiement légal est la roupie indonésienne. Toute tentative d’utiliser le Bitcoin pour payer un loyer, un repas ou un service est illégale.

Qu’est-ce qui se passe si je ne déclare pas mes gains sur Binance ?

Vous risquez une amende de jusqu’à 200 % du montant non déclaré, plus des intérêts de retard. La DGT peut aussi bloquer votre compte bancaire ou vous interdire de voyager à l’étranger si les montants sont importants. En 2025, plus de 1 200 dossiers d’impôts non déclarés sur les cryptos ont été ouverts. Les autorités n’attendent pas que vous vous déclariez - elles vous trouvent.

Puis-je transférer des cryptos d’un échange local à un échange étranger ?

Oui, techniquement, vous pouvez envoyer des cryptos à l’étranger. Mais si vous les vendez ensuite sur une plateforme étrangère, vous devez payer 1 % d’impôt sur le gain. Si vous les gardez, vous n’avez pas de taxe à payer. Le transfert en lui-même n’est pas interdit - c’est la vente qui déclenche l’impôt.

Où puis-je trouver les documents officiels sur la réglementation ?

Consultez le portail de l’OJK pour les règles de trading : portal.lkd.ojk.go.id. Pour les impôts, consultez le site de la Direction générale des impôts : www.pajak.go.id. Les textes officiels sont disponibles en indonésien. Les échanges locaux fournissent aussi des guides en indonésien pour les utilisateurs.

Prochaines étapes : Que faire maintenant ?

Si vous êtes un trader débutant : choisissez un échange local. Ouvrez un compte sur Indodax ou Tokocrypto. Passez le test de littératie. Lier votre compte bancaire. Et commencez à trader avec la confiance que vous êtes dans la légalité.

Si vous êtes un trader expérimenté : transférez vos actifs vers un échange local. Calculez vos gains depuis 2021. Déclarez-les avant mars 2026. Évitez les plateformes étrangères pour vos futures transactions. Vous économiserez 0,79 % d’impôt - et vous éviterez un risque juridique.

Si vous êtes un investisseur passif : gardez vos cryptos sur un échange local. Ne les utilisez pas pour payer. Ne les transférez pas vers des portefeuilles non contrôlés. Et attendez les évolutions de 2026 - notamment sur le staking et les stablecoins. La loi évolue vite. Restez informé.

En Indonésie, la légalité des cryptomonnaies n’est pas une question de permission. C’est une question de conformité. Ceux qui suivent les règles profitent de la sécurité. Ceux qui les ignorent paient le prix fort.

1 Comments

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    prima ben

    novembre 1, 2025 AT 22:20
    J'ai acheté du BTC sur Binance en 2023 et je l'ai oublié... jusqu'à ce que mon banquier m'appelle. Maintenant je panique. Qui a dit que les cryptos c'était facile ?

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