Calculateur de Frais de Transaction Cryptographique
Les sanctions américaines et la suppression des adresses USDT ont poussé les Iraniens à migrer vers des réseaux plus économiques. Calculez les coûts réels de vos transactions sur Ethereum versus Polygon.
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Comment les Iraniens utilisent la cryptomonnaie pour survivre sous sanctions
Depuis 2017, quand les sanctions internationales ont coupé l’Iran de la plupart des systèmes bancaires mondiaux, les citoyens n’ont pas attendu qu’on leur donne une solution. Ils l’ont créée eux-mêmes. Aujourd’hui, la cryptomonnaie n’est pas un luxe ni une mode pour les jeunes technophiles : c’est une lifeline, un moyen de sauvegarder leur salaire, d’acheter des médicaments, de payer l’électricité, et parfois, de quitter le pays avec ce qu’ils ont pu économiser. Entre janvier et juillet 2025, plus de 3,7 milliards de dollars américains ont circulé à travers des portefeuilles liés à l’Iran - un chiffre en baisse de 11 % par rapport à 2024, mais toujours colossal pour un pays sous embargo.
Le mining, un business contrôlé par l’État
En 2019, le gouvernement iranien a légalisé le mining de cryptomonnaies. Pas pour encourager l’innovation, mais pour contrôler. Les mineurs doivent vendre leurs bitcoins ou leurs ether directement à la Banque centrale d’Iran (CBI), à des prix fixés par l’État. Les tarifs énergétiques ont été augmentés de 300 % pour les mineurs non autorisés, rendant l’activité quasi impossible pour les particuliers. Résultat ? Une grande partie du mining est devenue illégale - et plus difficile à traquer. Des fermes clandestines fonctionnent dans les sous-sols de Téhéran, alimentées par des câbles volés ou des générateurs diesel. Les autorités savent qu’elles existent, mais elles préfèrent fermer les yeux : l’électricité gaspillée vaut moins que le risque d’une révolte économique.
Nobitex : la bourse locale qui fait office de banque
Si vous êtes Iraniens et que vous avez un téléphone, vous connaissez Nobitex. C’est la plateforme de change la plus populaire du pays. Elle permet d’acheter des stablecoins comme USDT ou TRX avec des rials, puis de les transférer à l’étranger. Mais ce n’est pas une bourse libre. Chaque transaction passe par une API du gouvernement qui enregistre votre identité, votre numéro de téléphone, et votre historique de transactions. En décembre 2024, la Banque centrale a bloqué tous les échanges crypto-vers-rial. En janvier 2025, elle les a rouverts… mais seulement pour les utilisateurs qui acceptent d’être surveillés. C’est un piège bien huilé : vous avez accès à l’argent, mais l’État sait exactement qui vous êtes, combien vous avez, et où vous le transférez.
Le grand basculement : de l’USDT au DAI sur Polygon
Le 2 juillet 2025, Tether a gelé 42 adresses liées à l’Iran. La moitié d’entre elles étaient connectées à Nobitex. C’était un coup dur. L’USDT, qui représentait 80 % des transactions en cryptomonnaie en Iran, est devenu trop dangereux. En moins de 72 heures, les utilisateurs ont migré massivement vers DAI, un stablecoin décentralisé, sur le réseau Polygon. Pourquoi Polygon ? Parce qu’il est plus rapide, moins cher, et moins surveillé que l’Ethereum. Les forums Telegram et Reddit regorgent désormais de guides en persan : « Comment swap USDT vers DAI en 3 étapes », « Meilleurs exchange non-KYC pour Polygon », « Comment stocker votre seed phrase sans que la police ne la trouve ». Ce n’est plus de la technologie - c’est de la survie.
Les VPN, les portefeuilles et la fuite des capitaux
Le gouvernement interdit les VPN. Mais 7 millions d’Iraniens en utilisent quand même. Ils se connectent à Binance, Kraken, ou Coinbase via des serveurs en Turquie ou aux Émirats. Ils achètent du Bitcoin, le stockent dans un portefeuille matériel comme Ledger, et le gardent en sécurité - loin des mains de la Banque centrale. Ce n’est pas de la spéculation. C’est de la préservation. Les gens ne veulent pas devenir riches. Ils veulent juste ne pas perdre tout ce qu’ils ont gagné en 20 ans de travail. Selon Chainalysis, les transactions de cryptomonnaie en Iran sont les plus proches de ce qu’on voit dans les pays en guerre. Le Bitcoin n’est pas une monnaie ici. C’est un refuge. Un moyen de transporter sa richesse à travers les frontières sans passeport.
Le double jeu du régime : contrôler tout en tolérant
Le gouvernement iranien n’est pas idiot. Il sait que si vous interdisez complètement la cryptomonnaie, les gens ne trouveront pas d’autre moyen de vivre. Alors il a adopté une stratégie de contrôle intelligent. D’un côté, il bloque les échanges non surveillés, il gére les mineurs, il exige des données. De l’autre, il laisse les portefeuilles privés, il tolère les VPN, il ne poursuit pas les petits détenteurs de Bitcoin. En août 2025, il a même adopté une loi imposant une taxe sur les gains en cryptomonnaie - comme sur les biens immobiliers ou l’or. C’est une reconnaissance tacite : la cryptomonnaie est là pour rester. Et mieux vaut la taxer que la combattre.
La réponse internationale : des adresses gelées, des réseaux ciblés
Les États-Unis ont changé de stratégie. Avant, ils ciblaient les banques, les entreprises, les navires. Maintenant, ils gelent des adresses blockchain. En 2024, l’OFAC a désigné 13 adresses de cryptomonnaie iraniennes - le deuxième plus grand nombre en sept ans. Le 2 juillet 2025, Tether a agi comme un bras armé de cette politique. Mais les Iraniens s’adaptent. Chaque gel déclenche une nouvelle migration : de l’USDT au DAI, de l’Ethereum à Polygon, de Nobitex à des exchange non-KYC basés en Asie du Sud-Est. Les réseaux de blanchiment sont de plus en plus sophistiqués : des transactions en chaîne, des mixeurs, des portefeuilles intermédiaires. Les experts de TRM Labs disent que l’Iran est devenu le laboratoire mondial de l’évasion de sanctions par la blockchain.
Pourquoi les Iraniens ne renonceront pas à la cryptomonnaie
Il n’y a pas de retour en arrière. Les banques traditionnelles ne leur permettent plus d’acheter des médicaments à l’étranger. Les transferts internationaux sont bloqués. Les cartes de crédit sont inutilisables. Le rial a perdu 80 % de sa valeur en 10 ans. La cryptomonnaie, elle, ne dépend pas d’un gouvernement. Elle ne se laisse pas confisquer par un décret. Elle peut être stockée sur une clé USB. Elle peut être envoyée en 10 minutes à un parent à Berlin ou à un médecin à Istanbul. Ce n’est pas une mode. Ce n’est pas un investissement. C’est une nécessité. Et tant que les sanctions resteront, tant que les banques resteront fermées, la cryptomonnaie restera la seule monnaie qui compte vraiment en Iran.
Quel avenir pour la cryptomonnaie en Iran ?
L’avenir ne se joue pas dans les salles de réunion de Washington ou de Genève. Il se joue dans les chambres d’appartements de Mashhad, dans les cafés de Tabriz, sur les téléphones portables des étudiants qui envoient des DAI à leurs familles à l’étranger. Les sanctions vont peut-être s’assouplir un jour. Mais même si elles le font, les Iraniens n’oublieront pas ce qu’ils ont appris. Ils sauront désormais qu’il existe un système financier qui ne passe pas par l’État. Et ils ne voudront jamais y renoncer.
Pourquoi les Iraniens utilisent-ils la cryptomonnaie au lieu des banques ?
Les sanctions internationales ont coupé l’Iran de la plupart des systèmes bancaires mondiaux. Les transferts internationaux sont bloqués, les cartes de crédit ne fonctionnent pas, et les banques locales ne peuvent pas traiter les paiements en devises. La cryptomonnaie permet d’envoyer et de recevoir de l’argent sans passer par ces systèmes. C’est la seule alternative qui fonctionne encore.
La Banque centrale d’Iran interdit-elle la cryptomonnaie ?
Non, elle ne l’interdit pas, mais elle la contrôle. Elle a bloqué les échanges crypto-vers-rial non surveillés, puis les a rouverts uniquement pour les plateformes qui lui fournissent les données des utilisateurs. Elle oblige les mineurs à vendre leurs cryptos à l’État. Ce n’est pas une interdiction - c’est un système de surveillance de masse.
Qu’est-ce que le réseau Polygon et pourquoi les Iraniens l’utilisent-ils ?
Polygon est un réseau blockchain plus rapide et moins cher que l’Ethereum. Les Iraniens l’utilisent pour transférer des stablecoins comme DAI, car les frais de transaction sont 10 fois moins élevés, et les transferts sont plus rapides. Après que Tether a gelé des adresses USDT, beaucoup ont migré vers DAI sur Polygon pour éviter les blocages.
Les États-Unis peuvent-ils vraiment geler des portefeuilles de cryptomonnaie ?
Oui. Les entreprises comme Tether, qui gèrent des stablecoins, sont obligées de se conformer aux sanctions américaines. Si une adresse est désignée par l’OFAC, Tether peut la geler. Cela n’efface pas les fonds, mais les empêche d’être dépensés sur les plateformes régulées. C’est pourquoi les Iraniens utilisent des réseaux moins surveillés comme Polygon ou des exchange non-KYC.
Le Bitcoin est-il plus sûr que les stablecoins en Iran ?
Cela dépend. Les stablecoins comme USDT ou DAI sont plus faciles à utiliser pour les transactions quotidiennes. Mais le Bitcoin est plus résistant à la censure : il n’a pas de société centrale qui peut le geler. Si vous gardez votre Bitcoin dans un portefeuille personnel (hors exchange), même l’OFAC ne peut pas le toucher. C’est pourquoi beaucoup de Iraniens le gardent comme réserve de valeur, pas comme monnaie d’échange.
Les mineurs iraniens gagnent-ils de l’argent avec la cryptomonnaie ?
Peu. La plupart des mineurs légaux doivent vendre leurs cryptos à la Banque centrale à un prix fixé, souvent bien en dessous du marché. Les coûts d’électricité sont très élevés. La plupart des mineurs qui gagnent encore de l’argent le font en dehors du système, en utilisant de l’électricité volée ou en vendant directement sur des plateformes illégales.
Quel est l’avenir de la cryptomonnaie en Iran si les sanctions sont levées ?
Même si les sanctions disparaissent, les Iraniens ne reviendront pas aux banques traditionnelles. Ils ont appris qu’il existe un système financier indépendant, plus rapide, plus sûr. La cryptomonnaie sera désormais une partie normale de leur économie - comme l’Internet. Les banques devront s’adapter ou disparaître.