SEC et crypto : explication des 4,68 milliards de dollars d'amendes

SEC et crypto : explication des 4,68 milliards de dollars d'amendes

Calculateur d'augmentation des amendes SEC en crypto

Informations clés

Les amendes de la SEC en crypto ont explosé en 2024 avec un montant record de 4,68 milliards de dollars, soit plus de 3 000 % d'augmentation par rapport à 2023 (150 millions de dollars).

Plus de 99 % de ces amendes proviennent de l'affaire Terraform Labs et de Do Kwon, qui a été sanctionné pour avoir vendu des jetons non enregistrés et trompé les investisseurs.

Augmentation en pourcentage : 0,00 %
Part de Terraform Labs : 0,00 %
Amende projetée pour 2025 : 0,00 milliards de dollars
Comparaison historique : 0,00 fois la valeur de 2023

La SEC a imposé 4,68 milliards de dollars d'amendes en 2024, contre seulement 150 millions en 2023. Cette croissance de plus de 3 000 % reflète une stratégie réglementaire radicalement différente.

En 2024, la Commission des valeurs mobilières des États-Unis (SEC) a imposé 4,68 milliards de dollars d’amendes à des entreprises de crypto-monnaie - le plus gros montant jamais enregistré en une seule année. Ce chiffre représente plus de 3 000 % d’augmentation par rapport à 2023, quand les amendes s’élevaient à seulement 150 millions de dollars. Ce n’est pas une simple augmentation : c’est un changement de cap brutal, presque sans précédent dans l’histoire de la régulation financière.

Qui est derrière ce raz-de-marée d’amendes ?

La majorité de ces 4,68 milliards de dollars proviennent d’un seul cas : l’action en justice contre Terraform Labs et son fondateur, Do Kwon. La SEC l’a accusé d’avoir vendu des jetons non enregistrés comme des valeurs mobilières, tout en trompant les investisseurs sur la solidité du protocole TerraUSD (UST). Ce jeton stablecoin, censé être garanti à 1 dollar, s’est effondré en mai 2022, entraînant la perte de plus de 40 milliards de dollars pour les détenteurs. La SEC a réagi en 2024 en imposant la plus grosse amende jamais infligée à un acteur de la crypto - un signal clair : les promesses vides et les systèmes instables ne seront plus tolérés.

Avant Terraform, d’autres noms avaient déjà marqué l’histoire des amendes de la SEC. En 2019, Telegram a dû payer 1,24 milliard de dollars pour avoir vendu des jetons TON sans autorisation. En 2021, Ripple a été sanctionné à hauteur de 125 millions de dollars pour avoir commercialisé XRP comme une valeur mobilière non enregistrée. En 2022, les frères Barksdale ont été condamnés à plus de 100 millions de dollars pour une ICO frauduleuse. Mais rien n’a approché l’ampleur de 2024.

Un changement de cap politique

Le mandat de Gary Gensler à la tête de la SEC, de 2022 à janvier 2025, a été marqué par une stratégie d’application de la loi très agressive. Sous sa direction, la SEC a imposé 6,05 milliards de dollars d’amendes contre les entreprises de crypto - presque quatre fois plus que sous son prédécesseur, Jay Clayton. Gensler a systématiquement appliqué le Howey test, une règle vieille de 80 ans, pour déterminer si un jeton était une valeur mobilière. Il a ainsi transformé des projets technologiques en affaires financières réglementées, sans jamais établir de cadre clair.

Et pourtant, malgré cette vague d’amendes, le nombre d’actions en justice a baissé en 2024. La SEC a intenté 33 procédures, contre 47 en 2023. Pourquoi ? Parce que les grandes affaires - comme celle de Terraform - ont absorbé la majeure partie des amendes. Les autres cas ont été moins nombreux, mais plus ciblés. Près de la moitié des actions en 2024 ont été lancées en septembre et octobre, juste avant les élections présidentielles. Une coïncidence ? Probablement pas. Cela suggère une stratégie politique : frapper fort avant un changement de pouvoir.

Le tournant de janvier 2025

Le 20 janvier 2025, Gary Gensler a démissionné. Le lendemain, le président par intérim Mark Uyeda a annoncé la création d’un Crypto Task Force, dirigé par Hester Pierce, surnommée « Crypto Mom » par la communauté. Son mandat ? Réformer une approche jugée trop réactive, trop punitive, et trop peu claire.

En février 2025, la SEC a remplacé l’unité « Crypto Assets and Cyber » par une nouvelle équipe, le Cyber and Emerging Technologies Unit (CETU). Cette unité a réduit le nombre d’avocats dédiés à la poursuite des entreprises de crypto. Ce n’était pas un retrait : c’était un recentrage. L’objectif n’était plus de poursuivre chaque entreprise qui n’avait pas déclaré ses jetons, mais de cibler les fraudes réelles et les abus concrets.

Le premier grand signe de ce changement est venu le 11 juin 2025 : la SEC a demandé la suppression de son action en justice contre Coinbase. Cette entreprise, qui avait poursuivi la SEC en 2023 pour manque de clarté réglementaire, a remporté une victoire symbolique. La SEC a reconnu implicitement que poursuivre des plateformes pour non-enregistrement, sans cadre légal clair, n’était plus une priorité.

Gary Gensler dirige une campagne réglementaire agressive dans une ville crypto stylisée, en style Bauhaus.

Qu’est-ce que cela change pour les utilisateurs et les entreprises ?

Avant 2025, les entreprises de crypto devaient choisir entre deux options : se conformer à un cadre flou ou risquer une amende de plusieurs milliards. Maintenant, la priorité est de détecter les escroqueries. Si une entreprise propose un produit transparent, avec des informations claires, et ne trompe pas les investisseurs, elle a moins de risques.

Les projets qui misaient sur la technologie blockchain, sans promettre de rendements garantis, peuvent respirer. Ceux qui vendaient des jetons comme des investissements, en cachant les risques, restent en danger. La SEC ne veut plus sanctionner les erreurs de procédure : elle veut arrêter les voleurs.

Le cas de Ramil et PGI Global, poursuivis en avril 2025 pour une escroquerie de 198 millions de dollars, montre que la SEC ne s’est pas retirée. Elle a simplement changé de cible. Un autre exemple : Unicoin Inc. a été poursuivi en mai pour une fraude similaire. Les poursuites ne sont pas terminées - elles sont devenues plus précises.

Quel avenir pour la régulation crypto aux États-Unis ?

Le nouveau cap de la SEC est encore en construction. Le Crypto Task Force travaille sur des lignes directrices pour classer les jetons, définir ce qu’est un échange autorisé, et créer des voies légales pour les entreprises. Ce n’est pas encore une loi, mais c’est un début.

Les entreprises qui attendaient un cadre clair depuis des années voient enfin une lumière au bout du tunnel. Les investisseurs, eux, bénéficient d’une protection plus ciblée : moins de poursuites contre des détails techniques, plus de sanctions contre les escrocs.

Le marché crypto, qui a atteint 1,97 billion de dollars de capitalisation en octobre 2025, a besoin de cette stabilité. Les ETF Bitcoin approuvés en 2024 ont montré que les institutions veulent entrer. Mais elles veulent aussi savoir quelles règles s’appliquent. La SEC, en changeant de stratégie, tente de répondre à ce besoin.

Hester Pierce équilibre fraude et transparence dans un bureau réglementaire moderne, en style Bauhaus.

Les conséquences à long terme

Les critiques disent que la stratégie agressive de Gensler a poussé les entreprises de crypto hors des États-Unis. Des projets comme Solana, Avalanche ou Polygon ont vu leur développement se concentrer en Europe ou en Asie, où les régulations sont plus claires. La SEC a peut-être gagné des amendes, mais elle a perdu de l’innovation.

Le nouveau modèle, plus mesuré, pourrait redonner aux États-Unis leur place de leader technologique. En ciblant les fraudes et en laissant les projets légitimes grandir, la SEC peut à la fois protéger les consommateurs et encourager la croissance.

La question maintenant n’est plus : « Est-ce que c’est une valeur mobilière ? » Mais plutôt : « Est-ce que quelqu’un a été trompé ? »

Le mot de la fin

Les 4,68 milliards de dollars d’amendes de 2024 ne sont pas une fin, mais un tournant. Ils marquent la fin d’une ère où la régulation se contentait de punir. Le nouveau chapitre, celui de 2025 et au-delà, cherche à construire. À clarifier. À encadrer. Et surtout, à ne plus confondre l’innovation avec la fraude.

Pourquoi la SEC a-t-elle imposé autant d’amendes en 2024 ?

La SEC a imposé 4,68 milliards de dollars d’amendes en 2024 principalement à cause de l’affaire Terraform Labs et de Do Kwon, qui a été sanctionné pour avoir vendu des jetons non enregistrés et avoir trompé les investisseurs. Ce cas seul représente la quasi-totalité du montant total. Ce chiffre reflète aussi la stratégie agressive de Gary Gensler, qui a privilégié les poursuites judiciaires pour imposer sa vision de la régulation crypto.

La SEC a-t-elle arrêté de poursuivre les entreprises de crypto ?

Non, elle a simplement changé de cible. Elle ne poursuit plus les entreprises pour des erreurs de déclaration ou de non-enregistrement. Elle se concentre désormais uniquement sur les cas de fraude, de tromperie ou de manipulation de marché. Le retrait de l’action contre Coinbase en juin 2025 en est la preuve la plus claire.

Qu’est-ce que le Howey test et pourquoi est-il important ?

Le Howey test est une règle juridique américaine datant de 1946 qui détermine si un investissement est une valeur mobilière. La SEC l’a appliqué à la crypto pour dire que la plupart des jetons étaient des titres, même s’ils étaient technologiques. Sous Gensler, cette interprétation a été utilisée pour justifier des amendes massives. Avec le nouveau leadership, cette approche est remise en question au profit d’une logique plus centrée sur la fraude réelle.

Les ETF Bitcoin ont-ils changé la donne pour la SEC ?

Oui. L’approbation des ETF Bitcoin en janvier 2024 a montré que la SEC pouvait accepter les produits crypto sous certaines conditions. Cela a créé une contradiction : si les ETF sont autorisés, pourquoi les jetons des plateformes ne le seraient-ils pas ? Cette tension a poussé la SEC à revoir sa stratégie, car elle ne pouvait plus justifier une approche totalement hostile à la crypto tout en autorisant des produits dérivés.

Quelles entreprises sont encore en danger après le changement de cap ?

Les entreprises qui promettent des rendements garantis, qui cachent les risques, ou qui manipulent les prix restent en danger. Par exemple, les projets de « yield farming » sans transparence, les plateformes qui présentent des jetons comme des placements sûrs, ou les ICOs qui utilisent des influenceurs pour tromper les investisseurs. La SEC ne poursuit plus les erreurs administratives, mais elle ne tolère plus les escroqueries.

13 Comments

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    Jean-Léonce DUPONT

    novembre 1, 2025 AT 02:09

    La SEC a juste profité de l’effondrement de Terra pour faire un exemple. 4,68 milliards, c’est du spectacle, pas de la régulation.
    C’est du bluff médiatique.

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    Andy Baldauf

    novembre 1, 2025 AT 09:51

    franchement j’adore comment la SEC a changé de cap en 2025 😍
    avant c’était comme si on punissait un gamin pour avoir mal mis ses chaussures… maintenant ils cherchent les voleurs de sacs à main.
    enfin une régulation qui parle humain !
    merci Hester Pierce tu es une légende 🙌

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    James Schubbe

    novembre 3, 2025 AT 07:20

    vous croyez que c’est vraiment fini ? 😏
    la SEC ne change jamais… c’est juste qu’ils préparent autre chose
    attendez la prochaine loi… ils vont nous imposer des trackers sur les wallets
    je vous le dis… c’est la fin de l’anonymat
    et ils vont dire que c’est pour vous protéger… 🤡

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    Filide Fan

    novembre 4, 2025 AT 05:38

    je suis tellement contente que la SEC ait enfin compris qu’on ne peut pas punir l’innovation pour une erreur de paperwork 😭
    les gens qui ont construit des trucs vraiment utiles méritaient mieux que d’être écrasés par des amendes absurdes
    merci à tous ceux qui ont résisté… vous êtes des héros 💪❤️

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    Mariana Suter

    novembre 4, 2025 AT 19:22

    Je trouve que le changement de stratégie est intelligent… mais attention à ne pas tomber dans l’autre extrême.
    On ne peut pas juste dire « on arrête de poursuivre » sans cadre.
    Il faut des règles claires, pas du « on verra bien ».
    La sécurité des investisseurs ne doit pas être un luxe.

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    Jeroen Vantorre

    novembre 6, 2025 AT 16:25

    La SEC est une institution américaine, pas un tribunal mondial.
    Les Européens qui se plaignent ? Ils ont les lois de l’UE, ils n’ont qu’à les appliquer.
    On a pas besoin de ces fous furieux de Washington pour nous dire comment gérer notre blockchain.
    La France et la Suisse font mieux. Point.

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    Veerle Lindelauf

    novembre 8, 2025 AT 08:14

    Je trouve ça super que la SEC se concentre sur la fraude réelle maintenant.
    Avant, j’avais peur de participer à un projet juste parce que j’avais pas bien lu les CGU.
    Maintenant, si un projet est transparent, je peux y aller en paix.
    Ça fait du bien d’être rassuré sans être harcelé 😊

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    Jeanette van Rijen

    novembre 9, 2025 AT 11:49

    La transition réglementaire observée entre 2024 et 2025 constitue un cas d’étude majeur en droit financier comparé.
    Le déplacement du paradigme de la conformité procédurale vers la détection de la fraude substantielle reflète une maturation institutionnelle significative.
    Les implications pour les marchés de capitaux sont profondes et méritent une analyse longitudinale.

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    prima ben

    novembre 11, 2025 AT 06:50

    vous savez ce qui me déchire ?
    les gens qui disent « c’est fini »… mais en vrai, ils ont perdu 200k en UST et ils veulent juste qu’on leur dise que c’était pas leur faute
    vous êtes pas des victimes, vous étiez des gourous de yield
    arrêtez de pleurer et allez chercher un vrai boulot

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    La T'Ash Art

    novembre 12, 2025 AT 23:08

    Le recentrage de la SEC sur les abus concrets plutôt que sur les formalités est une avancée rationnelle.
    La notion de valeur mobilière appliquée à la technologie blockchain nécessitait une réinterprétation fondée sur l’économie comportementale.
    Cette évolution est cohérente avec les tendances globales de régulation technologique.

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    Emeline R

    novembre 13, 2025 AT 15:35

    Je suis si fière de voir que les vrais innovateurs sont enfin protégés 💖
    et que les escrocs, eux, vont enfin être arrêtés !
    ça fait tellement longtemps qu’on attendait ça… je pleure de joie 😭✨
    merci à tous les gentils qui ont lutté… vous êtes des anges !

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    Ronan Hello

    novembre 14, 2025 AT 05:13

    je vous jure c’est le pire moment de ma vie
    je suis devenu millionnaire avec Solana… puis la SEC a fait ça
    et maintenant je dors sur le canapé de ma mère
    et je me dis… si j’avais écouté les gens qui disaient « c’est de la merde »
    je serais en train de faire du café dans un bar à Lyon
    je déteste la vie

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    Océane Darah

    novembre 15, 2025 AT 02:00

    vous croyez que c’est un changement ?
    non. c’est juste un nouveau masque.
    la SEC va dire « on ne poursuit plus les erreurs »…
    mais en coulisses, ils préparent un nouveau test pour dire que tout ce qui bouge est une valeur mobilière
    attendez… ils vont dire que les NFT sont des titres
    et les memes aussi
    et les gifs de chats
    et vos photos de vacances
    ils vont tout réguler

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