Simulateur de Divulgation Sélective
Comment ça marche
Avec les certificats vérifiables, vous pouvez prouver des informations sans révéler l'information entière. Par exemple, vous pouvez prouver que vous avez plus de 21 ans sans partager votre date de naissance.
Résultat de la vérification
Imaginez un monde où votre diplôme, votre passeport ou votre permis de conduire ne peuvent pas être falsifiés, perdus ou bloqués par une entreprise centrale. Où vous contrôlez entièrement qui voit quoi, sans avoir à envoyer vos données à un serveur distant. Ce n’est pas de la science-fiction : c’est ce que les Verifiable Credentials avec DID permettent déjà aujourd’hui.
Qu’est-ce qu’un Verifiable Credential ?
Un Verifiable Credential (VC), ou certificat vérifiable, est une preuve numérique cryptographique qui affirme quelque chose sur vous - comme votre âge, votre diplôme, ou votre adresse. Mais contrairement à un PDF que vous téléchargez et imprimez, ce certificat est signé numériquement, inviolable, et peut être vérifié sans contacter l’organisme qui l’a délivré.Il fonctionne comme un tampon numérique. Imaginez que la ville de Austin vous délivre un certificat de résidence. Au lieu de vous donner un papier avec un cachet, elle vous envoie un fichier numérique signé avec sa clé privée. N’importe qui peut vérifier cette signature avec la clé publique de la ville - sans avoir besoin de se connecter à leur serveur. C’est ça, la révolution.
Et les DID, c’est quoi ?
DID signifie Decentralized Identifier, ou Identifiant Décentralisé. C’est une adresse unique, comme un numéro de sécurité sociale, mais qui n’est pas géré par une autorité centrale. Vous le créez vous-même, vous le contrôlez, et vous le liez à vos certificats.Les DID peuvent être stockés sur des blockchains (comme Ethereum ou IOTA), sur des réseaux peer-to-peer (comme Ion), ou même sur des serveurs HTTP classiques (did:web). Le point clé ? Vous n’avez pas besoin d’un compte Google, d’une carte d’identité nationale ou d’un service payant pour en avoir un. Vous le gérez dans votre portefeuille numérique - comme votre crypto.
Chaque DID est associé à un document DID, qui contient les clés publiques nécessaires pour vérifier les signatures. Ce document peut être mis à jour, mais jamais effacé. C’est la base de la confiance sans tiers.
Comment ça marche en pratique ?
Le système repose sur trois rôles : l’émetteur, le détenteur et le vérificateur.- L’émetteur : c’est l’entité qui délivre le certificat. Une université, un employeur, une municipalité.
- Le détenteur : c’est vous. Vous recevez le certificat dans votre portefeuille numérique, et vous le gardez en sécurité.
- Le vérificateur : c’est la personne ou le système qui veut vérifier votre identité. Un recruteur, un site web, une banque.
Voici un exemple concret : vous postulez à un emploi. Au lieu d’envoyer votre diplôme par e-mail, vous ouvrez votre portefeuille, sélectionnez le certificat de master délivré par l’Université du Texas, et vous l’envoyez au recruteur. Il vérifie la signature, vérifie que le DID de l’université est valide, et voit que le diplôme est authentique - sans jamais voir votre numéro de sécurité sociale, votre adresse ou votre date de naissance, sauf si vous choisissez de les partager.
La magie de la divulgation sélective
C’est ici que la technologie devient vraiment puissante. Vous ne montrez pas tout. Vous montrez seulement ce qui est nécessaire.Par exemple, vous voulez acheter une bière dans un bar en ligne. Le site demande : « Avez-vous plus de 21 ans ? » Vous ne lui donnez pas votre date de naissance. Vous lui donnez une preuve cryptographique qui dit simplement : « Oui, j’ai plus de 21 ans. » Le reste - votre nom, votre adresse, votre numéro de téléphone - reste caché.
Cette fonctionnalité, appelée selective disclosure, est rendue possible grâce à des techniques comme les preuves à connaissance nulle (zero-knowledge proofs). Elles permettent de prouver quelque chose sans révéler la donnée elle-même. C’est comme prouver que vous connaissez le mot de passe sans le dire.
Pourquoi c’est mieux que les systèmes traditionnels ?
Les systèmes actuels sont lents, coûteux et risqués.- Un diplôme papier peut être falsifié.
- Un PDF signé peut être copié et partagé.
- Un compte LinkedIn vérifié dépend de la plateforme - si elle tombe en panne, vous perdez votre crédibilité.
- Les banques vous demandent votre passeport, votre facture d’électricité, votre relevé bancaire - tout à la fois - pour une simple vérification d’identité.
Avec les Verifiable Credentials, vous n’avez plus besoin de répéter vos données à chaque nouveau service. Vous avez un seul portefeuille. Vous le remplissez une fois. Et vous le partagez avec précision, quand vous le souhaitez.
En plus, il n’y a pas de point central de défaillance. Pas de serveur de l’Université qui tombe. Pas de base de données hackée. Même si l’émetteur disparaît, votre certificat reste vérifiable - parce que la signature est cryptographique, pas dépendante d’un serveur.
Blockchain : indispensable ou optionnelle ?
Beaucoup pensent que les certificats vérifiables nécessitent une blockchain. Ce n’est pas vrai.Les VCs sont cryptographiquement vérifiables par elles-mêmes. La blockchain n’est qu’un outil parmi d’autres pour stocker les DIDs ou pour enregistrer les révocations. Certains systèmes utilisent la blockchain pour marquer qu’un certificat a été révoqué - comme un journal immuable. D’autres utilisent des listes de statut simples ou des serveurs fiables.
Les NFT, eux, sont différents. Un NFT est un jeton unique sur la blockchain. Un VC n’est pas un jeton. C’est un document signé. Mais ils peuvent coexister : un NFT peut contenir un VC à l’intérieur, pour montrer la propriété d’un diplôme ou d’un accès. Mais le VC lui-même n’a pas besoin d’être sur la blockchain.
Applications concrètes aujourd’hui
La technologie n’est plus théorique. Elle est déjà utilisée.- Éducation : des universités comme MIT et l’Université de la Colombie-Britannique délivrent des diplômes sous forme de VCs.
- KYC : des banques en Europe et aux États-Unis utilisent des VCs pour vérifier l’identité des clients sans stocker leurs documents.
- Accès aux services : des villes comme Austin testent des VCs pour accéder aux bibliothèques, aux transports publics ou aux aides sociales - sans carte physique.
- Communautés en ligne : des plateformes comme Discord ou Reddit permettent de prouver que vous êtes membre d’un groupe ou d’un projet, sans révéler votre vrai nom.
Les gouvernements aussi s’y intéressent. La Suède, la Corée du Sud et la Commission européenne ont lancé des projets pilotes pour remplacer les cartes d’identité numériques par des VCs basées sur des DID.
Les défis restants
Malgré son potentiel, la technologie n’est pas encore mainstream.- Complexité : les portefeuilles numériques sont encore trop techniques pour les utilisateurs moyens.
- Adoption : peu d’émetteurs (universités, employeurs, gouvernements) délivrent encore des VCs.
- Interopérabilité : les systèmes ne parlent pas tous la même langue. Certains utilisent JSON-LD, d’autres JWT, et les formats ne sont pas toujours compatibles.
- Révocation : comment annuler un certificat si vous perdez votre clé ? Les solutions existent, mais elles ne sont pas encore standardisées.
La clé du succès ? Des interfaces simples. Des portefeuilles qui ressemblent à des apps de messagerie, pas à des outils de développeurs. Et surtout, des émetteurs de confiance qui commencent à les utiliser.
L’avenir : plus de vie privée, plus de contrôle
Dans cinq ans, vous pourriez ne plus avoir besoin de mot de passe pour vous connecter à aucun service. Vous vous connecterez avec votre identité numérique - votre DID - et vous choisirez quelles informations partager.Les preuves à connaissance nulle deviendront plus rapides, plus légères. Les portefeuilles seront intégrés dans les téléphones, les navigateurs, les systèmes de paiement. Les gouvernements les adopteront pour remplacer les cartes d’identité. Les entreprises les utiliseront pour automatiser les vérifications.
Le but n’est pas de supprimer les autorités. C’est de les rendre transparentes. De vous donner le contrôle. Et de rendre la vérification rapide, sûre, et respectueuse de votre vie privée.
Et vous ? Comment commencer ?
Vous n’avez pas besoin d’être développeur pour commencer à utiliser les VCs.- Essayez Trinsic ou Mattr pour créer un certificat de test.
- Installez un portefeuille comme Sovrin ou Ionic.
- Recherchez si votre université ou votre employeur propose des certificats vérifiables.
Le futur de l’identité numérique n’est pas dans les mots de passe. Il est dans les certificats que vous contrôlez. Et ce futur est déjà là.
Quelle est la différence entre un certificat vérifiable et un NFT ?
Un NFT est un jeton unique sur une blockchain, souvent utilisé pour représenter la propriété d’un bien numérique. Un certificat vérifiable (VC) est un document signé cryptographiquement qui affirme une information - comme un diplôme ou une adresse. Les VCs ne sont pas stockés sur la blockchain, mais peuvent être inclus dans un NFT. Leur but n’est pas la propriété, mais la vérification d’identité ou d’attribut.
Les Verifiable Credentials sont-ils sécurisés contre le piratage ?
Oui, car ils reposent sur la cryptographie à clé publique. Même si quelqu’un copie votre certificat, il ne peut pas le falsifier ou le modifier sans la clé privée de l’émetteur. Votre sécurité dépend de la protection de votre clé privée - comme avec vos crypto-monnaies. Si vous la perdez, vous perdez l’accès à vos certificats.
Qui peut émettre un Verifiable Credential ?
Toute entité qui peut générer une paire de clés cryptographiques et qui est reconnue comme digne de confiance. Cela peut être une université, un employeur, une ville, un organisme de certification, ou même une organisation non gouvernementale. L’important est que le vérificateur reconnaisse l’émetteur comme valide.
Comment vérifie-t-on un certificat vérifiable ?
Un vérificateur utilise le DID de l’émetteur pour récupérer sa clé publique dans le document DID associé. Il vérifie ensuite la signature numérique du certificat. S’il est valide, il sait que le certificat vient bien de l’émetteur et n’a pas été altéré. Tout cela se fait localement, sans connexion à un serveur central.
Les Verifiable Credentials sont-ils légaux ?
Oui, dans de nombreux pays, y compris l’Union européenne et les États-Unis, les certificats vérifiables sont reconnus comme des preuves légales d’identité ou d’attribution, à condition qu’ils respectent les normes W3C et que l’émetteur soit dûment identifié. Certains gouvernements les intègrent déjà dans leurs systèmes juridiques.