Simulateur d'adoption du Bitcoin au Salvador
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En utilisant les données historiques du Salvador en 2021-2025, simulez comment différents facteurs influencent l'adoption du Bitcoin comme monnaie courante.
Résultats de la simulation
Taux d'adoption final estimé
Impact économique
Les chiffres historiques montrent que le Bitcoin n'a pas été adopté en raison de sa volatilité et de son manque de stabilité.
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Le Salvador a-t-il vraiment réussi à faire du Bitcoin sa monnaie légale ?
Le 7 septembre 2021, le Salvador est devenu le premier pays au monde à déclarer le Bitcoin comme monnaie légale, aux côtés du dollar américain. C’était une révolution. Un pari osé sur la technologie pour résoudre des problèmes profonds : des millions de Salvadoriens sans compte bancaire, des frais exorbitants sur les transferts d’argent de l’étranger, et une économie dépendante d’un seul billet étranger. Mais aujourd’hui, en octobre 2025, cette révolution a changé de cap. Le Bitcoin n’est plus obligatoire. Il n’est plus utilisé pour payer les impôts. Les entreprises ne sont plus tenues de l’accepter. Et pourtant, le Salvador garde encore plus de 6 000 Bitcoin dans ses réserves. Qu’est-ce qui s’est vraiment passé ? Et que reste-t-il de cette expérience unique ?
Comment tout a commencé : le plan ambitieux de Bukele
Le président Nayib Bukele a présenté la loi Bitcoin comme un outil de justice financière. 70 % des Salvadoriens n’avaient pas de compte bancaire. Envoyer de l’argent de l’étranger coûtait jusqu’à 20 % en frais. Le gouvernement a promis que le Bitcoin allait tout changer. Il a lancé l’application Chivo, un portefeuille numérique gratuit, et a versé 30 dollars en Bitcoin à chaque citoyen inscrit. Les stations-service offraient des réductions de 20 cents par gallon pour les paiements en Bitcoin. Les commerçants recevaient des incitations pour l’accepter. Le but ? Transformer le Bitcoin en monnaie du quotidien.
Les chiffres semblaient prometteurs. En un mois, 3 millions de Salvadoriens - soit 46 % de la population - avaient téléchargé Chivo. Plus de personnes avaient un portefeuille Bitcoin qu’un compte bancaire. Mais les chiffres de l’usage réel étaient bien plus faibles. Seuls 12 % des citoyens ont utilisé le Bitcoin pour acheter quelque chose au cours du premier mois. 93 % des entreprises n’ont reçu aucun paiement en Bitcoin. Les gens téléchargeaient l’application, mais ne l’utilisaient pas. Pourquoi ? Parce que le Bitcoin est volatil. Un café qui coûte 3 dollars aujourd’hui pourrait en coûter 3,50 demain. Les Salvadoriens veulent de la stabilité, pas de l’incertitude.
Les problèmes techniques et les échecs d’adoption
Le lancement du Bitcoin comme monnaie légale a été chaotique. Le portefeuille Chivo a planté le jour même à cause d’une surcharge. Les serveurs ont été hors ligne pendant plusieurs heures. Des hackers ont ciblé l’application, volant des fonds et minant la confiance. Les commerçants n’avaient pas les outils pour gérer les transactions Bitcoin. Les caissières ne comprenaient pas comment fonctionnait la blockchain. Les clients se demandaient pourquoi ils devaient passer par une application compliquée alors que le dollar fonctionnait parfaitement.
La volatilité a été la pierre d’achoppement. Le 7 septembre 2021, le prix du Bitcoin a chuté de 10 % en quelques heures. Le gouvernement a perdu 3 millions de dollars sur ses achats initiaux. Pour stabiliser la situation, il a acheté encore plus de Bitcoin - en vain. La monnaie n’était pas stable. Elle ne pouvait pas servir de référence pour les salaires, les loyers ou les factures. Les gens ont continué à payer en dollars. Les entreprises ont continué à compter en dollars. Le Bitcoin est resté une spéculation, pas une monnaie.
La pression de l’IMF et le revirement historique
En 2024, le Salvador a commencé à avoir des problèmes de dette. Le pays avait besoin de 1,4 milliard de dollars pour éviter une crise financière. L’International Monetary Fund (IMF) a proposé un prêt - à une condition : abandonner la monnaie légale du Bitcoin. L’IMF ne voyait pas comment un actif volatil pouvait être une base fiable pour la politique monétaire. Les analystes de l’IMF ont souligné que le Bitcoin ne répondait pas aux critères d’une monnaie : il n’était ni stable, ni accepté massivement, ni utilisé pour les paiements publics.
Le 29 janvier 2025, le Parlement salvadorien a voté à 55 contre 2 pour modifier la loi. Le mot "devise" a été supprimé du texte. Le Bitcoin n’est plus une monnaie légale au sens juridique. Il reste un actif numérique légal, mais il ne peut plus être utilisé pour payer les impôts, les factures d’eau, ou les amendes. Les entreprises ne sont plus obligées de l’accepter. Le gouvernement a cessé de promouvoir Chivo comme outil officiel. Le portefeuille n’est plus subventionné. C’est une fin officielle de l’expérience de monnaie légale.
Que reste-t-il aujourd’hui ?
Le Bitcoin n’a pas disparu du Salvador. Il est toujours là - mais en silence. Le gouvernement a conservé 6 102 Bitcoin dans son Fonds stratégique de réserves. Ces actifs valent environ 500 millions de dollars. Le pays a fait un bénéfice de 287 millions sur ses achats passés. C’est une stratégie d’investissement, pas de paiement. Le Salvador ne veut plus forcer les gens à utiliser le Bitcoin. Il veut simplement le conserver comme réserve de valeur, comme un or numérique.
Les entreprises privées peuvent toujours accepter le Bitcoin. Les touristes peuvent l’utiliser dans certains hôtels ou restaurants. Des startups continuent de développer des solutions basées sur la Lightning Network. Le pays a organisé le PLANB Forum 2025, le plus grand événement crypto d’Amérique centrale. Mais tout cela se fait en dehors du cadre étatique. Le Bitcoin est devenu un outil de marché, pas de politique publique.
Les leçons apprises : pourquoi la force ne fonctionne pas
L’expérience salvadorienne a prouvé une chose : on ne peut pas imposer une technologie financière par décret. Le Bitcoin n’a pas échoué parce qu’il était trop nouveau. Il a échoué parce que les gens ne l’ont pas choisi. La stabilité, la simplicité et la confiance sont plus importantes que l’innovation. Les Salvadoriens ne rejetaient pas la technologie. Ils rejetaient l’obligation. Ils voulaient un système qui fonctionne, pas un système qui fait du bruit.
Le dollar américain, malgré sa dépendance aux États-Unis, est stable. Il est compris. Il est partout. Le Bitcoin, lui, était un pari. Et comme tout pari, il a eu des gagnants et des perdants. Les spéculateurs ont gagné. Le gouvernement a gagné sur ses réserves. Mais les citoyens ordinaires n’ont pas gagné en sécurité financière. Ils ont perdu en confiance.
L’avenir du Bitcoin au Salvador : une nouvelle ère
Le Salvador n’est pas devenu un pays sans Bitcoin. Il est devenu un pays qui a appris. L’expérience a montré que les monnaies numériques doivent s’adapter à la vie réelle, pas l’inverse. Le pays continue d’attirer des investisseurs crypto, des développeurs et des entreprises technologiques. Il veut être un hub pour l’innovation, pas un laboratoire d’obligation.
Les autres pays regardent ce qui s’est passé. La Colombie, le Panama, le Mexique - tous étudient les erreurs du Salvador. Ils voient que la clé n’est pas de rendre le Bitcoin obligatoire, mais de le rendre utile. De le rendre simple. De le rendre volontaire. Le Salvador a montré que la technologie ne peut pas remplacer la confiance. Et que les gouvernements ne peuvent pas forcer l’adoption. Seuls les gens le peuvent.
Le Bitcoin au Salvador : un échec ou une leçon ?
Le Economist a écrit en mars 2025 que l’expérience du Salvador était un échec. Et ils avaient raison - si on mesure le succès par l’adoption massive comme monnaie quotidienne. Mais si on mesure le succès par ce qu’on a appris ? Alors c’est une des expériences les plus importantes de l’histoire monétaire moderne.
Le Salvador a testé une idée que personne n’avait osé tester. Il a montré que les gouvernements ne peuvent pas créer une monnaie numérique en la rendant légale. Il a montré que les gens veulent des solutions simples, stables et fiables. Il a montré que la technologie doit servir les besoins, pas les imposer.
Le Bitcoin n’a pas disparu du Salvador. Il a juste changé de rôle. Il n’est plus une monnaie. Il est une réserve. Un symbole. Une leçon. Et peut-être, un jour, un outil - mais seulement si les gens le choisissent eux-mêmes.
Le Bitcoin est-il toujours légal au Salvador en 2025 ?
Oui, le Bitcoin est toujours légal au Salvador, mais il n’est plus une monnaie légale au sens officiel. Depuis mai 2025, les entreprises ne sont plus obligées de l’accepter, et il ne peut plus être utilisé pour payer les impôts ou les factures publiques. Il est reconnu comme un actif numérique, mais son usage est entièrement volontaire.
Pourquoi le Salvador a-t-il abandonné le Bitcoin comme monnaie légale ?
Le Salvador a abandonné cette politique principalement à cause de la pression de l’International Monetary Fund (IMF), qui a conditionné un prêt de 1,4 milliard de dollars à la suppression de l’obligation d’accepter le Bitcoin. Le pays a aussi constaté que l’adoption réelle était très faible - moins de 10 % des citoyens l’utilisaient pour les achats quotidiens - et que sa volatilité nuisait à la stabilité économique.
Le portefeuille Chivo fonctionne-t-il encore ?
Oui, l’application Chivo fonctionne toujours, mais elle n’est plus soutenue ni promue par le gouvernement. Elle reste accessible aux utilisateurs qui veulent stocker ou échanger du Bitcoin, mais les incitations (comme les 30 dollars initiaux) ont été supprimées. Le nombre d’utilisateurs actifs a fortement diminué depuis 2022.
Le Salvador possède-t-il encore du Bitcoin ?
Oui. En mars 2025, le Salvador détenait 6 102 Bitcoin dans son Fonds stratégique de réserves, évalué à environ 500 millions de dollars. Le gouvernement continue d’acheter des Bitcoin occasionnellement, considérant cette réserve comme un investissement à long terme, pas comme une monnaie d’usage courant.
Les Salvadoriens utilisent-ils encore le Bitcoin aujourd’hui ?
Très peu. Selon les dernières enquêtes, plus de 92 % des Salvadoriens n’utilisent jamais le Bitcoin pour leurs achats quotidiens. La majorité préfère le dollar américain pour sa stabilité. Quelques commerçants dans les zones touristiques ou des startups acceptent encore le Bitcoin, mais c’est l’exception, pas la règle.