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Cuba a adopté les cryptomonnaies comme solution aux sanctions économiques. Comparez les coûts et le temps entre les méthodes traditionnelles et les cryptomonnaies.
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À Cuba, les gens ne utilisent pas les cryptomonnaies parce que c’est tendance. Ils les utilisent parce qu’ils n’ont pas le choix. Depuis des décennies, les sanctions américaines ont coupé l’île des systèmes financiers mondiaux : plus de PayPal, plus de Western Union, plus de cartes de crédit internationales. En 2020, Western Union a fermé ses 400 points de retrait à Cuba. Soudain, les familles n’avaient plus moyen de recevoir de l’argent de leurs proches à l’étranger. C’est là que le Bitcoin est entré en jeu - pas comme une mode, mais comme une lifeline.
La légalisation n’est pas une erreur, c’est une nécessité
En août 2021, le gouvernement cubain a fait quelque chose d’inattendu : il a légalisé les cryptomonnaies. Pas juste toléré, pas juste ignoré - légalisé. La Banque centrale de Cuba (BCC) a publié la Résolution 215, qui reconnaissait officiellement les actifs numériques comme moyens de paiement légaux. Pourquoi ? Parce que l’économie cubaine étouffait. Les banques internationales refusaient de traiter avec des entités cubaines par peur des sanctions de l’OFAC. Les citoyens étaient isolés. La seule solution ? Créer un système financier parallèle, mais régulé.
Ce n’était pas un coup de dés. La BCC a mis en place un cadre juridique rigoureux. Toute entreprise qui veut offrir des services crypto doit obtenir une licence. L’État évalue la réputation des candidats, leur expérience, et surtout, leur capacité à lutter contre le blanchiment d’argent. Les mineurs doivent aussi se conformer à des normes strictes : consommation d’énergie limitée, utilisation d’énergies renouvelables, et certification de sécurité informatique. En 2023, des fermes de minage ont été installées dans des régions comme Pinar del Río et Santiago de Cuba, alimentées par l’énergie solaire et éolienne. Ce n’est pas du hacking - c’est de la planification étatique.
Qui utilise les cryptos à Cuba ?
Entre 100 000 et 200 000 Cubains utilisent régulièrement des cryptomonnaies. C’est 1 à 2 % de la population, mais c’est un pourcentage massif pour un pays où l’accès à Internet n’est devenu courant qu’au début des années 2020. Ce ne sont pas des spéculateurs. Ce sont des mères qui reçoivent de l’argent de leurs enfants aux États-Unis. Ce sont des artisans qui achètent des pièces détachées sur des sites web bloqués par les sanctions. Ce sont des étudiants qui paient des cours en ligne avec Ethereum.
Les principales utilisations sont claires : les transferts d’argent (remittances), les achats en ligne, et l’accès à des services internationaux. Avant les cryptos, envoyer 100 dollars à un parent à La Havane pouvait prendre une semaine et coûter jusqu’à 20 % en frais. Aujourd’hui, avec une application peer-to-peer comme Bitcoin Lightning, c’est fait en quelques minutes, pour moins de 1 dollar. Et ça, c’est une révolution.
Les restrictions ? Elles existent, mais elles sont intelligentes
On entend souvent dire que Cuba interdit les cryptos. C’est faux. Ce qui est interdit, c’est l’usage non régulé. Le gouvernement ne veut pas de marché noir. Il veut un système contrôlé. Les échanges étrangers comme Binance ou Coinbase ne sont pas autorisés à opérer directement à Cuba. Mais les Cubains utilisent des plateformes décentralisées, des portefeuilles non-custodiaux, et des réseaux P2P comme Paxful ou LocalBitcoins. Ils achètent des cryptos en espèces dans des points de vente locaux, ou via des messageries comme Telegram, où des vendeurs vérifiés échangent des tokens contre des pesos cubains.
La BCC surveille tout. Toute transaction suspecte doit être déclarée. Les entreprises doivent conserver des registres pendant cinq ans. Les mineurs doivent prouver qu’ils ne consomment pas plus d’énergie que leur quota. Ce n’est pas une absence de contrôle - c’est un contrôle intelligent. Cuba a créé un modèle où l’État reste maître du jeu, sans bloquer l’innovation.
Les défis restent réels
Malgré tout, les obstacles sont énormes. L’infrastructure Internet est lente et chère. Une donnée mobile coûte souvent plus que le salaire journalier moyen. Les coupures de courant sont fréquentes. Les banques locales ne permettent pas encore de convertir directement des cryptos en pesos. Et les sanctions américaines continuent de bloquer les transactions avec les institutions financières étrangères. Si un banquier à Miami reçoit un transfert d’un portefeuille lié à Cuba, même indirectement, il risque d’être sanctionné.
Les entreprises étrangères hésitent à collaborer. Qui veut risquer de violer les sanctions de l’OFAC en aidant une entreprise cubaine ? Même si cette entreprise est licenciée par la BCC. C’est là que la complexité entre en jeu : la plupart des entreprises cubaines sont liées à des conglomerats d’État comme GAESA ou Gaviota, qui sont eux-mêmes sur la liste noire américaine. Donc, même un simple partenariat technique peut devenir un problème juridique.
Un modèle pour d’autres pays sanctionnés ?
Cuba n’est pas la seule nation à être isolée. L’Iran, la Russie, la Corée du Nord - tous font face à des restrictions financières. Mais peu ont réagi comme Cuba. Plutôt que de rejeter la technologie, ils l’ont adoptée, encadrée, et transformée en outil de survie économique. Leur approche est unique : pas de banque centrale digitale (CBDC) comme la Chine, pas de répression comme la Russie, mais une régulation ciblée, transparente, et pratique.
Les experts voient dans ce modèle une possible voie pour d’autres pays. Si un État peut légaliser les cryptos, les encadrer, et les utiliser pour contourner les sanctions sans tomber dans le chaos, alors il devient un exemple à suivre. Cuba n’a pas inventé la blockchain. Mais il a inventé une façon de l’utiliser quand tout le reste échoue.
L’avenir : plus d’infrastructures, plus d’interopérabilité
En 2025, Cuba travaille sur plusieurs projets pour renforcer son écosystème crypto. Des accords avec des entreprises technologiques de l’Asie du Sud-Est et de l’Amérique latine permettent d’importer des serveurs de minage écoénergétiques. Des programmes de formation sont lancés dans les universités pour former des développeurs blockchain locaux. Des pilotes de paiements crypto pour les services publics - comme les factures d’électricité ou les frais scolaires - sont en cours.
Le but ? Réduire la dépendance aux systèmes financiers occidentaux. Pas pour se retrancher, mais pour s’ouvrir - sur ses propres termes. Les Cubains ne veulent pas vivre dans une économie parallèle. Ils veulent simplement faire partie du monde numérique, sans demander la permission à Washington.
Le crypto à Cuba n’est pas une révolte. C’est une adaptation. Une réponse intelligente, calme, et déterminée à un isolement forcé. Et c’est peut-être la seule révolution qui ait réussi sans tirer un seul coup de feu.
Les cryptomonnaies sont-elles légales à Cuba ?
Oui, les cryptomonnaies sont légales à Cuba depuis août 2021. La Banque centrale de Cuba a légalisé Bitcoin, Ethereum et d’autres actifs numériques comme moyens de paiement. Toutefois, leur utilisation est encadrée : seuls les fournisseurs de services agréés par la BCC peuvent opérer légalement. Les particuliers peuvent acheter, vendre et utiliser des cryptos, mais ils ne peuvent pas créer d’entreprise crypto sans licence.
Pourquoi les Cubains utilisent-ils les cryptos ?
Les Cubains utilisent les cryptomonnaies principalement pour trois raisons : recevoir des transferts d’argent de la diaspora (car Western Union a fermé ses points en 2020), acheter des biens en ligne bloqués par les sanctions américaines (comme des logiciels, des pièces détachées ou des livres), et accéder à des services financiers internationaux que les banques traditionnelles leur refusent. C’est une question de survie économique, pas de spéculations.
Le gouvernement cubain contrôle-t-il les cryptomonnaies ?
Oui, mais pas comme on le pense. Le gouvernement ne bloque pas les cryptos - il les régule. La Banque centrale exige des licences pour toute entreprise crypto, impose des normes anti-blanchiment, limite la consommation énergétique des mineurs, et décide quels actifs numériques peuvent être listés. C’est un contrôle strict, mais ouvert. L’objectif est d’éviter le marché noir tout en permettant l’innovation.
Les Cubains peuvent-ils utiliser Binance ou Coinbase ?
Non, les grandes plateformes comme Binance ou Coinbase ne sont pas autorisées à opérer directement à Cuba. Les utilisateurs doivent recourir à des méthodes décentralisées : portefeuilles non-custodiaux (comme MetaMask), des échanges P2P (Paxful, LocalBitcoins), ou des réseaux Telegram où des vendeurs vérifiés échangent des cryptos contre des pesos. C’est plus difficile, mais c’est possible.
La minage de crypto est-il autorisé à Cuba ?
Oui, le minage de cryptomonnaies est légal à Cuba depuis 2023, mais sous régulation stricte. Les mineurs doivent obtenir une licence, utiliser des sources d’énergie renouvelables (solaire, éolien), et respecter des limites de consommation énergétique. Des fermes de minage ont été installées dans des régions comme Pinar del Río, avec des partenariats internationaux pour améliorer l’infrastructure. Ce n’est pas du piratage - c’est de l’ingénierie étatique.
Les sanctions américaines empêchent-elles l’adoption du crypto à Cuba ?
Oui, mais pas de la manière qu’on imagine. Les sanctions ne bloquent pas directement les cryptos - elles empêchent les institutions financières étrangères de traiter avec des entités cubaines, même indirectement. Cela rend les partenariats internationaux risqués. Mais les Cubains trouvent des solutions : ils utilisent des réseaux P2P, des portefeuilles décentralisés, et des intermédiaires locaux. Les sanctions rendent l’accès difficile, mais pas impossible.